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James Richard Cross et le pâté chinois
Que diriez-vous si Radio-Canada faisait une entrevue en direct avec un représentant des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) question de parler de Clara Rojas, de la bouffe locale qu’on lui servait pour souper, tout cela sur un ton complètement badin, humoristique, admiratif, comme si le terroriste en question, le preneur d’otages, faisait partie de l’histoire, comme si l’interviewer avait devant lui une page d’histoire, un monument, une légende vivante, et que tout ce qui sortait de sa bouche, sans aucune considération pour les victimes, était drôle, la prise d’otage n’étant au fond qu’une simple anecdote historique, qu’un petit fait divers sans importance.
C’est pourtant l’attitude qu’on adopté Christiane Charette et Nathalie Petrowski lors de l’émission de madame Charette sur la première chaîne de Radio-Canada le 18 janvier dernier. (cliquez ici pour écouter l’entrevue d’une durée de 11:44). L’invité n’était nul autre qu’un membre du FLQ (Front de Libération du Québec), première organisation terroriste québécoise à l’origine de l’enlèvement du diplomate britannique James Richard Cross (à l’origine de la crise d’octobre 1970) et de la mort du ministre Pierre Laporte. Jacques Lanctôt qui après avoir eu sa propre maison d’édition pendant plusieurs années écrit maintenant des chroniques dans le Journal de Montréal appartenant, faut-il le rappeller, à l’entreprise Quebecor, ce qui revient à dire que Quebecor embauche d’anciens terroristes, dont une chronique sur le pâté chinois. En voici d’ailleurs un extrait:
« Il y a longtemps que nous, du FLQ de l’époque, l’avions pressenti, cela dit sans triomphalisme aucun. Et c’est ainsi que nous avions fièrement présenté ce noble plat des humbles travailleurs au délégué commercial britannique James Cross, que nous détenions dans la maison de la rue des Récollets, à Montréal-Nord. Ce plat, mijoté collectivement dans les cuisines de cette même maison, selon une recette de ma mère, certainement la meilleure, avait été offert ainsi au délégué britannique, avec sans doute ketchup et tranches de pain Weston ou POM. Mais celui-ci, manifestement, ne semblait certainement pas avoir déjà mangé un tel assemblage culinaire, à première vue hétéroclite, s’il faut en croire son regard interrogateur, je m’en souviens parfaitement, au moment où lui fut présenté son repas du soir. Je ne saurais dire s’il a apprécié, mais chose certaine, il venait de découvrir, ce jour-là d’octobre 1970, ce que les Québécois d’origine modeste mangeaient fréquemment, faute de filet mignon, de foie gras ou de homard. »
Et monsieur Lanctôt de rajouter un peu plus loin:
« Malheureusement, les médias n’avaient pas été invités pour filmer l’événement, on comprendra pourquoi. Je rigole, mais… «
Je rigole et bien quel drôle d’anecdote, faut bien en rire aujourd’hui, ce n’est pas à tous les jours qu’on peut se vanter d’enlever un représentant commercial britannique, de le séquestrer pendant près de deux mois, de lui faire donner la frousse de sa vie et en plus de lui faire bouffer de la bonne bouffe de prolétaire, un bon pâté chinois. Non mais qu’est-ce qu’on rigole. Durant l’entrevue à l’émission de Christiane Charette, alors que monsieur Lanctôt revient sur ce souper servi à monsieur Cross, Nathalie Petrowski s’esclaffant de rire lui dit: » C’est dommage que le Pied de Cochon n’existait pas vous auriez pu lui donner une poutine au foie gras « .
Heureusement que Josée Legault et Christine St-Pierre ont remis les choses en place et ont calmé les ardeurs de madame Charette et Petrowski. Tiens tandis que j’y pense, le FLQ était un mouvement marxiste. Les FARC aussi.
Voici en terminant quelques vidéos sur la crise d’octobre, question de nous rafraîchir la mémoire et pour nous montrer ce que le terrorisme peut engendrer.
Vidéo sur l’enlèvement de James Richard Cross:
Vidéo sur la mort du ministre Pierre Laporte:
Quelques pubs sur la violence conjugale
Il y a une pub qui passe présentement à la télé et dans les salles de cinéma québécoises, une publicité choc, une publicité montrant un homme, prenant le visage de sa femme entre ses mains, une femme complètement terrorisée, paralysée par la peur, la peur d’un homme qui lui demande de lui répondre quand il lui parle, qui la bouscule, qui arrive tout près de la frapper, qui la projète par terre et qui lorsqu’il lui demande de se relever voit apparaître un policier. Autrefois, nul autre que la femme n’aurait pu porter plainte pour violence conjugale, maintenant, les policiers peuvent porter plainte contre l’agresseur à la place de la victime. Cette publicité m’a donné l’idée de vous présenter quelques publicités sociétales sur la violence conjugale, des pubs de différents pays francophones et de différentes époques, des pubs coups de poings. Malheureusement je n’en ai pas trouvé où l’agresseur est une femme et la victime un homme, ce qui ne veut pas dire que le phénomène n’existe pas, je dirais même qu’il semble être en pleine expansion.
Première publicité: slogan: La violence conjugale est un crime. (publicité diffusée en 2007 par le gouvernement du Québec), d’une durée de 29 secondes:
Deuxième publicité: Publicité réalisée en 1988 au Québec par le défunt cinéaste Jean-Claude Lauzon et mettant en scène Louison Danis (Maman Bougon). Durée (1:28):